La voiture reine, les espaces infinis, le désert (partie III)

La voiture reine, les espaces infinis, le désert (partie III)

23 février 2023 0 Par Gilles Fontaine

La voiture est indissociable de l’esprit américain. Il les rattache à la conquête de l’ouest, à la route 66, à l’industrialisation de leur pays avec la Ford T, première voiture construite en série.



Rien de plus simple que de louer une voiture aux USA, votre permis national et sa traduction (permis international), une pièce d’identité et en voiture Simone ! Le désert du Mojave, la vallée de la mort ou une partie de black jack à Las Vegas vous attendent. Rien n’est vraiment différent de l’Europe, les usagers sont courtois et prudents. Même conduire dans les grandes agglomérations est un véritable plaisir. Il faut s’habituer aux feux tricolores qui sont situés à l’opposé du carrefour ainsi qu’aux panneaux directionnels qui sont plus laconiques qu’en Europe.

Ne pas faire l’expérience de quelques jours en voiture serait comme aller en Italie et ne pas goûter à un cappuccino. C’est la liberté que l’on touche du doigt. On ne peut que se sentir petit face à ces kilomètres de bitume en plein désert. Parfois, les paysages sont lunaires. Ils ne se composent que de la pierre, un peu plus loin, on trouve une végétation typique constituée d’herbes basses, de petits buissons et de cactus. On se connecte à l’esprit des pionniers qui ont parcouru ces plaines et ces montagnes. Il faut s’imaginer ces hommes et femmes transportant dans leur chariot toute leur vie et animés par l’espoir d’une vie meilleur sur la côte ouest. Ils devaient affronter la faim, la soif, le désert, les bandits avant de goûter à la Californie et sa fortune promise. Malheureusement, beaucoup étaient appelés, peu ont été exhaussés.

Le tourisme se pratique énormément en voiture. Les parcs nationaux n’échappent pas à la règle. Ils sont généralement payants. Pour Red Rock Canyon, il vous en coûtera 15 $ par voiture, quel que soit le nombre d’occupants. Après une visite au centre des visiteurs (ainsi que la boutique de souvenirs voisine), on parcourt une route longue d’une quinzaine de kilomètres. Des parkings sont aménagés régulièrement afin de pouvoir profiter des nombreux points d’intérêts. Les plus courageux peuvent également parcourir des circuits de randonnées. Si vous visitez Las Vegas, la visite vaut vraiment le détour. C’est un désert de roches rouges encaissé dans une cuvette.

Pour compléter nos visites désertiques, nous avons traversé le désert du Mojave en nous rendant de Los Angeles à Las Vegas. C’est un grand espace plat, sans personne, pas d’habitation, rien, juste quelques voies ferrées et des trains interminables.

Pour observer un vrai désert, il ne faut pas rater la célèbre « vallée de la mort ». Là, rien ne pousse sauf les cailloux et les pierres. Nous sommes en novembre et, partout en Californie, les températures sont plutôt en baisse, l’automne s’installe tout doucement. Pourtant, dans cet endroit bien précis, c’est toujours l’été. Plus de 30° et pas vraiment d’ombre. La roche emmagasine la chaleur, tout est brûlant. L’été, on peut atteindre plus de 50°. Nous nous rendons au « visitor center », un petit musée nous montre les caravanes de pionniers, les attelages tirés par 20 mulets et son magasin nous vend, comme partout, ses t-shirts, mugs, vaisselles, porte-clefs, etc. Nous sortons de la vallée de la mort pour nous rendre à notre prochaine étape, Lone Pine. Une dernière surprise nous oblige à un détour de près de 300 kilomètres, le désert a été inondé quelques semaines plus tôt et certaines routes sont encore impraticables. On peut toujours en observer les stigmates, où l’eau s’est accumulée, le sol est lisse comme un miroir. Le reflet du soleil donne, au loin, l’impression d’un grand lac blanc. De-ci, de-là, on voit les traces d’une végétation desséchée. Enfin, si vous visitez le parc national de la vallée de la mort, n’oubliez pas de vous acquitter du droit d’entrée à une des stations automatiques aux entrées ou au centre des visiteurs. Sur présentation du ticket, vous aurez également droit à la carte du parc. La traversée de ce désert est un moment intense de notre voyage. On mesure le danger de cet espace. Seul, vous n’y survirerez pas longtemps, mais quelle beauté !