Saint-Vincent et Mindelo, Cap-Vert (Partie 1)

Saint-Vincent et Mindelo, Cap-Vert (Partie 1)

7 mars 2024 0 Par Gilles Fontaine

Quand on se rend dans un endroit une première fois, c’est une découverte, si on s’y rend une seconde fois, c’est le début d’une histoire commune à partir de la troisième fois, c’est un coup de foudre et une profonde affection voit le jour pour ce pays et son peuple. C’est ce qui nous arrive avec le Cap-Vert, archipel confetti posé en plein milieu de l’Atlantique, sous les Alizées et baigné par le soleil. Il ne faut pas s’arrêter à sa petite taille, le Cap-Vert est riche de son histoire, de son peuple, de ses artistes et de ses traditions.

Nous avons appris qu’il existe une véritable culture du carnaval. C’est une tradition qui remonte au temps des colonies portugaises au XIXe siècle. Le Brésil en partage également les origines. Le mardi-gras est fêté partout au Cap-Vert, mais c’est à Mindelo sur Saint-Vincent que la manifestation est la plus exubérante. Nous sommes venus exprès pour l’occasion.

Mais avant la fête, nous partons explorer l’île. Ce qui est chouette avec le Cap-Vert, c’est que chaque île a sa personnalité, sa topographie, sa microsociologie. Sal et Boa Vista sont faites pour le plaisir des touristes étrangers. Santiago et la capitale Praia, avec ses institutions, ses ambassades, son université sont plus formelles avec une organisation étatique plus marquée. Saint-Vincent et la petite ville de Mindelo représentent une certaine douceur de vivre, avec des accents un peu cubains quand on regarde la couleur des bâtiments parfois défraîchis, un peu station balnéaire et promenade des Anglais avec son front de mer le long de la baie et une peu artiste, c’est le lieu de naissance et de mort de la chanteuse Césaria Evora.

Saint-Vincent est une petite île. Si vous louez une voiture, deux ou trois jours suffisent. Le territoire est principalement minéral et la végétation assez clairsemée. Le climat est réparti sur deux saisons, une sèche et une humide de septembre à décembre. Faire le tour de l’île, c’est découvrir de magnifiques plages. Attention, malgré la bonne température de l’eau, les courants peuvent être forts et toutes les plages ne sont pas surveillées. Le plaisir ultime est de se baigner seuls au monde divinement accompagné par la musique du roulis des vagues qui s’écrasent sur la plage.

En roulant quelques kilomètres, vous pouvez grimper à 750 mètres d’altitude sur le Monte Verde. C’est le point culminant de l’île. Il est d’origine volcanique. Le plus souvent, il est noyé dans les nuages, ce qui lui donne un petit air de montagne dans les nuages. Certaines pentes sont véritablement à pic et le dénivelé de la route est parfois assez fort. Y monter, c’est s’assurer 20 minutes de sensations fortes. Au sommet, une ancienne station radio désaffectée. Les antennes rouillent et les câbles pendent dans le vide. Internet et le satellite ont rendu cette installation obsolète. De cette position, par temps clair, toute l’île est visible. Souvent, le temps est laiteux, beaucoup de luminosité, mais une visibilité réduite. Lors de notre visite, l’île voisine de Santo Antão est restée cachée, mais qu’importe, la vue est magnifique.

Au centre, on trouve quelques cultures et des fermes. L’eau de pluie de la saison humide est stockée pour les périodes plus sèches et les agriculteurs pompent l’eau du sous-sol. Les exploitations sont petites à l’échelle d’une famille.

Enfin, pour terminer ce tour, il ne faudrait pas faire sans s’arrêter à l’extrémité ouest de la baie de Mindelo. L’endroit se situe juste à l’entrée de la base militaire. On pénètre dans le lit d’une rivière temporaire. On rentre dans un véritable mini-canyon. On peut y observer la force de l’eau dans cette roche tendre et l’érosion de la matière.

Enfin, entre la plage et la dégustation de cocktails, visitez Mindelo. Ses principales attractions sont le marché africain et couvert sans oublier le marché aux poissons. L’ambiance est bruyante, pleine de vie et de couleurs. Vous pourrez y faire le plein de souvenirs. Dans le marché couvert, on trouve, au second étage, un magasin de souvenir qui met en valeur l’artisanat local. Sur le marché africain, ce sera plutôt des souvenirs classiques comme des tortues sculptées, des magnets, des porte-clefs ou des t-shirts. Pour terminer, montez dans la réplique de la tour de Belém. Elle joua le rôle de capitainerie du port. Elle a été transformée en musée de la marine. On y apprend que de nombreux navires se sont échoués sur les rives de l’archipel. Du haut de la tour, la vue sur la baie, la ville et l’île voisine est magnifique.

Le Cap-Vert est toujours l’occasion de se dépayser. Le carnaval à venir nous le prouvera. Nous sommes impatients d’être l’année prochaine pour y retourner.