La Roumanie, Voyage au cœur des Carpates – juin 2019, À la découverte de Bucarest (épisode 2)

La Roumanie, Voyage au cœur des Carpates – juin 2019, À la découverte de Bucarest (épisode 2)

1 avril 2023 0 Par Gilles Fontaine


Première balade

Nous décidons de passer trois jours dans la capitale roumaine et commençons par une petite marche dans la vieille ville. Il y fait chaud, nous sommes à la mi-juin. L’hyper centre de Bucarest est relativement petit. Nous accédons rapidement à pied dans les quartiers les plus anciens. Ils ne sont plus très nombreux. En effet, la ville est soumise aux secousses sismiques. Elle en est d’ailleurs régulièrement victime ; la dernière date de 1977. N’oublions pas de rajouter la folie des grandeurs de Ceausescu qui a rasé des parties entières de la ville pour la folie d’un palais monumental.

Nous pensions découvrir un pays slave, mais non, nous sommes en pays latin. La langue est proche de l’italien à l’écriture, mais l’oralité est un peu plus à l’est. Nous sommes à un carrefour de diverses influences latines, slaves et teutoniques. Cette dernière est restée très vivace au centre du pays.

Notre hôtel est à 10 minutes à pied de la vieille ville. Nous y découvrons des ruelles étroites, des passages couverts animés, des chapelles et des églises. La musique est partout. Dans beaucoup de bars et restaurants, des artistes chantent pour égayer la soirée. Nous prenons notre premier repas, et quelle surprise ! Pour un prix modique (par rapport à nos standards occidentaux) soit une vingtaine d’euros, nous mangeons et buvons de manière plus que correcte. Notre assiette est remplie de saucisses traditionnelles, et grillades en tout genre, légumes et crudités. Il fait bon vivre à Bucarest. Nous avons hâte d’être le lendemain.

Changement d’ambiance, le palais de Ceausescu, les vestiges du communisme et les bâtiments officiels

Nous profitons de cette deuxième journée pour tester le métro. Il est propre, simple et fonctionnel, certains diront sans charme d’autre y verront une manifestation de l’ancien régime communiste. Pas de recoin, juste des quais et un fonctionnalisme poussé à l’extrême, de cette manière les services de sécurité communistes contrôlaient les attroupements et, au besoin, les réprimer. Le métro a donc été un outil du pouvoir communiste pour maîtriser les masses.

La station de métro Piata Unirii nous dépose sur la place de l’unité au cœur d’une architecture communiste moribonde. Lénine, Marx et Engels se retourneraient dans leur tombe ! Les anciens bâtiments, fierté d’un socialisme moderne et ouvert (selon la propagande de l’époque) sont affublés de publicités capitalistes avec comme spectateur, perché en haut de l’avenue, le palais du parlement (l’ancien palais du dictateur Ceausescu). Passer sur cette place nous force à réfléchir sur la valeur de nos libertés et de notre état de droit. Il est difficile de ne pas penser aux images de la révolution de 1989. Les soirs de week-end, la place offre un tout autre spectacle, la circulation est coupée et les jets d’eau de la place chantent et sont illuminés. Toute la ville se donne rendez-vous pour ce spectacle.

Malheureusement, nous n’avons pu visiter l’intérieur du palais. La Roumanie était à ce moment présidente tournante de l’UE et les visites limitées. Cependant, juste en faire le tour nous a déjà pris plus d’une heure. Le bâtiment est en lui-même très impressionnant, des centaines de fenêtres, des mètres de façades, des avenues immenses qui en font le tour. En un mot comme en cent, il représente la démesure d’un régime et d’un homme. Et le contraste est saisissant avec les alentours directs, à côté des avenues martiales, on y trouve des quartiers cossus et arborés, parcs et jardins.

Nous décidons enduite de visiter un au symbole de la ville, son arc de triomphe et les grandes avenues. C’est alors une autre Bucarest qui se dévoile. Du haut du bâtiment, on découvre une ville arborée, préservée des gratte-ciel. Lors de la montée dans l’arc de triomphe on découvre une petite exposition sur la culture roumaine au travers de sa littérature.

Les parcs et jardins

Une fois sortis de l’hyper centre, des quartiers officiels et des grandes avenues, nous découvrons un autre visage de Bucarest, celui des parcs et des quartiers résidentiels. Ils sont nombreux et arborés, moins touristiques, parfois abandonnés avec un charme un peu romantique. Par moment, on se retrouve plongé dans le passé avec des voitures sorties directement d’un autre âge.

Plus tard, nous visitons le musée des villages, un immense parc regroupant une grande partie de l’habitat roumain traditionnel. C’est un véritable musée à ciel ouvert qui expose et conserve depuis les années 30 un exemplaire de l’habitat de chaque région. Le parc est immense et couvre plusieurs hectares. Il est situé au cœur d’un plus grand parc, le Parc Herăstrău. Les Bucarestois s’y retrouvent pour profiter d’un peu d’air frais lors des fortes chaleurs de l’été.

Étant passionnés par les plantes, nous finissons notre séjour par la visite du Jardin botanique. Il est à l’image de la ville, on y sent le manque de moyens financiers et un ancrage dans les traditions, mais le vent de changement et de la modernité souffle. À chaque coin de rue, les chantiers de restauration et les échafaudages poussent comme des champignons.