La Bulgarie, la Riviera de la mer Noire (partie 4)

La Bulgarie, la Riviera de la mer Noire (partie 4)

6 mars 2023 0 Par Gilles Fontaine

L’arrière-pays bulgare offre une diversité de paysages assez extraordinaire. De la mer noire au massif des Rhodopes, la montagne n’est jamais loin. Les habitants vous diront que de chaque potion du territoire bulgare, les montagnes sont visibles. Nous l’avons vérifié, c’est exact. Le paysage se dessine entre vallées, collines et montagnes.

Nous laissons derrière nous Sofia et partons pour Varna, la perle de la mer Noire. C’est une ville balnéaire et touristique. À de nombreux égards, la côte ressemble un peu à la méditerranée. Des montagnes baignées par le soleil qui plongent dans une eau limpide. Nous prévoyons de parcourir la côte du Nord au Sud, de Varna à Bourgas. Nous parcourrons ensuite les montagnes du Sud avec la ville de Plovdiv comme porte d’entrée pour terminer par Veliko Tarnovo, capitale du Second Empire bulgare.



Varna, perle de la mer Noire

De tout temps, la région a été prisée par les hommes. On retrouve des traces d’occupation remontant à la préhistoire. Plus récemment ce sont les Grecs et les Romains qui appréciaient la douceur de vivre de ces rivages. Actuellement, la Riviera bulgare attire de nombreux russophones absents cette année pour cause de coronavirus.

L’ambiance est plus détendue, ici les ruines romaines côtoient des immeubles plus modernes. La mer est séparée de la route principale par un immense parc. Il longe la quasi-totalité de la ville. Comme partout dans le pays, il est agrémenté de nombreuses statues, terrasses et bancs. Des escaliers vous mèneront à la plage. La barrière végétale fait son petit effet, les bruits de la ville s’estompent. Le bord de mer est bordé par un très long bâtiment de style art nouveau abritant bars et restaurants. On y loue également des chaises longues. Tout est prévu pour y passer une journée agréable sous le doux soleil de septembre.

Les Bulgares sont également fous de piscines. Les compétitions sont nombreuses et très fréquentées. Il y en a pour tous les âges, des plus jeunes aux séniors. Varna est également une ville d’eau, des fontaines ou simplement des points d’eau jalonnent les rues. Elles sont toutes décorées de statues. Elles procurent aux habitants une eau pure et gratuite.

Varna n’est pas qu’une ville balnéaire, c’est aussi une cité antique. Les archéologues ont mis au jour deux établissements de bains romains et d’autres vestiges. Le système de chauffage par le sol est magnifiquement conservé. On devine encore la grandeur des thermes antiques juste en regardant la hauteur des voûtes de ces établissements.

À quelques kilomètres de la ville, dans une falaise, un autre témoignage historique nous ramène au temps des chevaliers avec le monastère troglodyte d’Aladzha. Une communauté religieuse composée d’une dizaine de moines y avait élu domicile. Elle fut occupée jusqu’au XIVème siècle. Englouti sous la végétation, il est aujourd’hui restauré et accessible au public. Le lieu, en pleine forêt, est caché. Nous pouvons visiter les anciennes pièces de vie des moines ainsi que les tombes des ecclésiastiques creusés à même la falaise. Les jardins sont très agréables et propices à la rêverie. À l’entrée du site, un petit musée retrace l’historique du monastère et des fouilles qui ont permis sa résurrection.

Nous devons déjà laisser Varna derrière nous pour continuer notre route vers Bourgas, la dernière grande ville avant la Turquie.

La région de Bourgas

Nous continuons notre route le long de la mer Noire vers Bourgas. C’est une station balnéaire sans grand charme, mais la région est très intéressante. Nous logeons à l’extérieur de la ville dans un petit chalet au cœur d’une forêt proche de la plage. Nous y passons quelques jours pour profiter du calme de la pinède. Nous décidons d’explorer la région et nous sommes attirés par le lac de Bourgas, grande étendue d’eau douce où de nombreux oiseaux migrateurs viennent y faire étape. Nous avons eu la chance d’observer le martin-pêcheur et de nombreuses autres espèces. La région est rurale. Les témoignages d’un ancien passé industriel et militaire sont présents.

Comme partout sur la côte, on trouve des vestiges de l’Empire romain. Nous tenons ici à saluer la gentillesse du conservateur du musée de l’ancienne cité de Deultum. Sa passion pour le site est débordante. Il s’est fait un plaisir de nous guider au travers des différentes pièces découvertes sur le champ archéologique voisin. Ce dernier est accessible aux visiteurs. Il ne possède pas de barrière, les ruines sont accessibles sans filtres. Les bâtiments, murs d’enceinte, ne sont pas reconstitués. Nous pouvons ici observer le processus des fouilles et nous mesurons l’ampleur de la tâche restante, des hectares de prairies vierges à creuser pour y découvrir des trésors enfouis. Malheureusement, le manque de moyens financiers retarde les travaux.