Tokyo (partie VI)

Tokyo (partie VI)

2 mai 2023 1 Par Gilles Fontaine

La capitale du Japon est une mégalopole de plus de 13 millions d’habitants. Sa banlieue proche compte 40 millions d’âmes, ce qui en fait la zone urbaine la plus peuplée au monde. Dans les transports en commun, tout est fait pour fluidifier le flux de la foule. Étonnamment, on ne se sent pas oppressé dans la masse. Si l’on semble en difficulté dans le dédale de lignes, le personnel ou un usager viendra vous aider. C’est assez réconfortant et parfois un peu déroutant par rapport à nos capitales européennes. Notre sentiment est d’être un peu perdu dans cette fourmilière. Paris, Bruxelles et Londres feraient presque office de petite ville de province face à la tentaculaire Tokyo.

La météo est bien différente de la côte sud que nous avons visitée jusqu’à présent. Il fait nettement plus froid par rapport à Hiroshima ou Kyoto. Si vous visitez la ville début avril, pensez à prendre de quoi vous couvrir et vous protéger contre la pluie.

Les transports en commun sont à l’image de ville, immenses. Deux opérateurs cohabitent. Il faut donc faire attention lors de l’achat de vos billets. Un pass pour la journée existe pour chacun des réseaux. Dans ce cas, vous ne pourrez pas emprunter l’autre opérateur. Le plus simple est d’acheter un ticket de 24 h valables pour l’intégralité des lignes. Des distributeurs automatiques sont disponibles. Si vous éprouvez des difficultés, ne pas hésiter à demander de l’aide auprès des agents en station.

Nous décidons de visiter le temple de Shiba, la tour de communication aussi appelée tour de Tokyo, les jardins de la résidence de l’Empereur, le quartier de Shibuya et le marché aux poissons. Au bout de ces dix jours forts en émotions, il sera temps de reprendre l’avion pour l’Europe. Nous sommes marqués par cet archipel envoûtant. Nous y reviendrons.

Shibakoen et la tour de Tokyo

Shibakoen est un ensemble de temples accolé au parc Shiba à un jet de pierre de la tour de Tokyo. Un petit cimetière prolonge le lieu. Sur un côté, nous croisons une partie plus préservée. Ce sont des statuettes habillées avec un bonnet rouge représentant l’esprit des enfants partis prématurément. On n’accède qu’à une toute petite partie de cette partie de ce lieu. Des panneaux demandent le plus grand respect. Nous passons notre chemin, ému par le nombre important de petites figurines.

Le temple San’en-zan Zōjō-ji est imposant. C’est un temple bouddhiste important qui a compté jusque 3000 moines. Il fait partie d’un complexe plus important. L’intérieur est décoré de riches dorures. Malgré tout, le lieu est dépouillé. On y trouve une statue de Bouddha sous un baldaquin que les fidèles vénèrent.

Nous nous dirigeons ensuite vers la tour de Tokyo qui est un point du repère de cette partie de la ville. C’est un lieu touristique, un peu comme la tour Eiffel. On y monte par un ascenseur, contrairement à sa sœur aînée de Paris, la montée n’est pas permise par les escaliers. C’est une tour de télécommunication dont la construction s’est achevée en 1958. De ce point de vue panoramique, la ville s’offre à nous. Elle est immense et s’étend à perte de vue. On ne regrette pas la visite non sans s’interroger sur la frénésie de cette mégalopole.

Palais impérial et les jardins

Le palais impérial de Tokyo ne se visite pas et n’est quasiment pas visible du public. Il est caché derrière de hauts murs. C’est le lieu de résidence de l’Empereur. Ce dernier ne s’exprime que très peu et n’apparaît quasiment jamais devant son peuple. En tant que quasi-divinité, il est isolé.

Cependant, les jardins sont accessibles. Les allées sont, comme à Kyoto, larges et entretenues de manière impeccable. On y croise quelques pavillons, des bosquets de bambous et plusieurs plans d’eau. L’ambiance est moins calme, on sent battre le pouls de la cité qui enserre le parc. Malheureusement, la pluie battante et le froid viennent un peu gâcher notre plaisir d’admirer les cerisiers qui commencent leur floraison.

Le marché aux poissons

La culture gastronomique est une de nos motivations pour les voyages. Le Japon n’y fait pas exception. Elle réserve une grande part de cette dernière aux poissons et crustacés de toutes sortes. La visite du marché constituait donc un passage obligé. Nous ne nous sommes pas rendus dans la partie réservée aux professionnels. Les échoppes ouvertes au public sont déjà très riches. On y découvre des poissons, des mollusques, des crustacés et d’autres espèces inconnues sous nos latitudes. Les allées sont étroites et animées. Depuis 2018, le marché a déménagé dans des bâtiments plus modernes. On trouve des restaurants partout dans le quartier. Nous en profitons pour manger sur place des sushis bien évidemment !

Shibuya

C’est un quartier qui ne dort jamais avec ses lumières et ses bruits venant des différents établissements. Une autre facette du Japon qui s’exprime. Celle d’un Japon qui quitte sa discrétion et sa réserve traditionnelle pour s’exprimer de manière bruyante et visuelle. La pression sociale marque énormément cette société. Le japonais utilise tous les moyens mis à sa disposition pour la relâcher. Certains s’adonnent à la passion du «cos-play». Il s’habille comme leur héros de manga favoris et habite le personnage. On peut également se reposer dans les bars à chats ou louer un espace pour le karaoké. Les plus aventureux pourront rentrer dans des bars de strip-tease.

Shibuya est la carte postale de Tokyo avec son célèbre passage piéton. Pour observer ce balai, nous montons dans l’immeuble juste en face. On y trouve un «starbuck café» (nous n’en sommes pas adeptes, mais bon…😉) où une baie vitrée offre une vue imprenable. La consommation n’est pas obligatoire, nous restons impressionnés par la foule. Nous restons observer de longues minutes la transhumance de la foule à chaque fois renouvelée dès que les feux passent au vert pour les piétons.

Et pour finir

Et voilà c’est la fin de ce voyage sur la côte sud de l’île de Honshu. Pendant une dizaine de jours, nous avons été bercés par une douceur océane d’Hiroshima, écrasés par la beauté du château d’Himeji, transportés par la spiritualité de Kyoto et réveillés par la bise descendue sur Tokyo. Nous avons passé dix jours suspendus où nous avons oublié notre réalité d’Européen. Le dépaysement a été total. En quittant le sol nippon, nous souhaitons y revenir. Nous trouvons notre visite incomplète et avons plein de nouvelles idées pour notre retour sur l’archipel. Nous nous rendrons pendant une dizaine de jours sur l’île de Kyūshū. Nous repasserons par Hiroshima, car le lieu nous a vraiment touchés et enfin nous finirons notre voyage par trois jours à Tokyo. Nous assisterons à un tournoi de sumo. Vous découvrirez tout ceci dans les prochaines semaines.