Le château du Héron blanc à Himeji (partie IV)
Nous commençons notre remontée vers Tokyo en suivant la ligne du Shinkansen. Nous nous arrêtons pour 2 jours à Himeji. C’est le château du Héron blanc. Il a gardé sa structure en bois d’origine. Par chance, il a été épargné des bombardements américains de la Seconde Guerre mondiale.
Au Japon, il ne reste que 12 châteaux d’origine. Les vicissitudes de l’Histoire sont passées par là, incendies, tremblements de terre, guerres féodales et bombardements ont souvent eu raison de leur structure en bois. Himeji a résisté au temps qui passe. Il est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et fait partie des 12 derniers édifices conservant leur structure initiale.
La ville est la plus petite que nous visitons. Elle compte tout de même près de 500 000 habitants. On remarque vite l’ambiance plus provinciale. La ville est à taille humaine. Dès la descente du train, le château écrase tout, on ne voit que lui. Il est mis en valeur par une large avenue qui part de la gare jusqu’à l’imposante bâtisse. Nous y restons 2 nuits. À notre arrivée, nous faisons une petite visite de la ville à pied. Les commerces sont nombreux, les enseignes internationales côtoient les échoppes plus traditionnelles. Le château attendra le lendemain.
Il faut prévoir un peu plus de la matinée pour visiter les jardins et le château. Les jardins sont un modèle dans le style japonais, tout est serein et zen, aucun brin d’herbe ne dépasse, la nature est scénarisée avec ses ponts, ses rivières et forêts de bonzaïs. La particularité d’Himeji est qu’il est composé de son édifice principal, des dépendances et du jardin. C’est un ensemble unique au Japon. De plus, il a bénéficié d’une campagne de restauration qui s’est achevée en 2015.
L’arrivée au château se fait en passant au-dessus d’immenses douves. Si vous le désirez, vous pouvez effectuer une promenade en bateau en costume local. Ensuite, on rentre dans l’enceinte proprement dite qui s’ouvre sur une immense esplanade plantée de centaines de cerisiers tous en fleurs. Le spectacle est superbe ! Des milliers de personnes sont en train de photographier les fleurs, déjeuner ou boire sur d’immenses bâches. On remarque les chaussures alignées consciencieusement le long de ces dernières.
Enfin, nous arrivons dans la cour du château en passant par une porte imposante gardée par un samouraï. La visite se fait en chaussette et les chaussures dans un sac prêté à l’entrée. En fin de visite, une pièce est spécialement aménagée pour remettre ses chaussures. Au fur et à mesure de la montée dans le bâtiment, les escaliers se raidissent et se font plus étroits. Nous passons dans plusieurs salles où nous pouvons admirer une maquette géante de la ville, des vitrines renfermant des objets et des armes de l’époque féodale. Les piliers en bois qui vont du bas à la plus haute salle sur lesquels s’articule toute la structure sont impressionnants. Au fur et à mesure de la montée, l’épaisseur des murs diminue, l’artillerie ne montait pas aussi haut et il fallait moins de protection. Enfin, au point culminant, en haut d’un escalier qui ressemble plus à une échelle, nous accédons à un petit temple aménagé spécialement pour le shogun (seigneur local).
Ensuite, nous allons visiter les annexes et les jardins. La horde des visiteurs est moins nombreuse. Les Occidentaux se focalisent sur le château. À titre personnel, il est dommage de passer à côté des jardins. Tout est voué à l’équilibre entre verdure et plans d’eau, chemins et pont japonais. La nature est un peu en avance grâce aux murs qui compartimentent les espaces et au climat doux. La rivière est l’élément traversant du jardin. Les koïs peuvent nager en toute quiétude dans une eau translucide. Le temps un peu laiteux nous rappelle les tableaux de Monet dans son jardin de Giverny. Nous laissons Himeji pour notre prochaine étape, Kyoto.