La Bulgarie, l’intérieur des terres (partie 5)
Le Château de Ramadinovo et Sozopol
Sur la route de Sozopol, petite station balnéaire de la côte, nous faisons étape au château de Ramadinovo. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est un édifice récent tout droit sorti de l’imaginaire de son concepteur. L’architecture est d’un style fantastique. Des armures d’elfes de chevaliers et d’orques gardent l’entrée flanquée de deux tours vaguement médiévales. Les fenêtres ont des allures de casques. C’est un mini parc d’attractions au milieu de nulle part. Il faut bien admettre que le lieu a son petit succès, les visites sont nombreuses. On y vient pour s’y promener, faire des photos de mariage. Plus étonnant, on y trouve même une chapelle. Tout est artificiel, un peu clinquant, certains diront tape à l’œil, ce qui est sûr, c’est que l’endroit ne laisse pas indifférent. C’est pourquoi il mérite une visite. C’est un lieu unique que l’on pourrait comparer à un mini Disneyland sans les attractions.
Nous continuons notre route vers Sozopol. L’ambiance est tout à fait différente, un joli front de mer, un port de pêche avec des restaurants. Le poisson et les produits de la mer y tiennent une place de choix. Les boutiques se succèdent dans les petites rues typiques. L’ambiance est détendue en cette fin d’été. Les terrasses sont remplies d’une foule qui se désaltère sous les arbres de la place du village. On pourrait se croire en Provence, la partie de pétanque en moins. L’église orthodoxe du village est aussi un lieu de culte rendu aux marins disparus en mer.
Plovdiv et sa région
S’il y a bien une ville à ne pas manquer lors d’un voyage en Bulgarie, c’est bien Plovdiv. La ville fut d’ailleurs la capitale européenne de la culture. Dans l’antiquité, on pourrait même la qualifier de métropole. Elle disposait d’un stade où les jeux se déroulaient. Mais un de ses plus beaux vestiges est le théâtre accroché à flanc de colline. Il est situé sur les hauteurs de ville. La vue pour les spectateurs est singulière, voir les artistes et derrière le mur, dans les arcades, le coucher de soleil sur la cité.
Les ruines antiques ne font pas tout, la ville a toujours été occupée. On retrouve donc des bâtiments du moyen-âge et d’autres plus modernes.
Nous logeons dans la petite ville de Peshtera, c’est une des entrées du massif montagneux des Rhodopes. À partir de là, la route devient plus montagneuse. Nous allons nous promener autour du lac de Batak. Grande étendue d’eau artificielle prisée par les habitants du cru pour y passer du bon temps.
Sur la route du retour, nous visitons la Cave Snejanka. Grotte naturelle au cœur de la forêt sur un circuit de randonnée. La route d’accès est véritablement cahoteuse, le nom de piste serait plus approprié. Le croisement d’autres véhicules n’est pas facile. Malgré son isolement, nous sommes nombreux pour visiter la grotte. Cette dernière est sèche, plus de rivière souterraine, mais de très belles concrétions. On peut déplorer l’éclairage qui n’est pas adapté à l’environnement souterrain. On trouve de nombreuses tâches vertes sur les pierres, conséquence de la lumière artificielle. Prenez une bonne paire de chaussures, une fois sur le parking, il faut marcher un bon kilomètre pour rejoindre l’entrée du site. En conduisant, il faut également faire attention aux animaux qui gambadent en liberté (nous avons croisé quelques vaches).
Veliko Tarnovo
Nous devons déjà quitter la région de Plovdiv pour notre dernière étape, la ville de Veliko Tarnovo, capitale du Second Empire bulgare.
Comme partout dans le pays, les montagnes ponctuent le paysage et les routes. La ville est littéralement accrochée à la montagne. Un immeuble à front de rue peut avoir trois ou quatre étages en façade et autant en sous-sol. La cité épouse les méandres de la rivière Yantra. Ce dernier est surplombé par le monument de la dynastie Assens. C’est une sculpture monumentale moderne érigée pour commémorer la libération du pays de l’Empire byzantin.
Outre les petites ruelles de la ville et les nombreuses échoppes, la citadelle est la seconde attraction de la ville. C’était le centre administratif et religieux du Second Empire bulgare. Située au sommet d’un éperon rocheux, la citadelle est protégée par plusieurs portes d’accès et de hauts murs. L’église au sommet est une reconstruction très réussie. L’intérieur est décoré avec des fresques modernes montrant que passé et présent peuvent cohabiter de manière harmonieuse. Nous pouvons ici toucher l’histoire bulgare dans toute sa grandeur. C’est un véritable plaisir que de terminer notre tour du pays par cette étape.
Et pour finir…
Moins touristique que sa voisine du Nord, la Bulgarie ne laisse pas indifférente. Les montagnes sont partout. Où que l’on soit dans le pays, elles sont toujours visibles. De la mer Noire à Sofia, on découvre un pays à la croisée des chemins entre traditions et modernité. Un pied en Europe, à la porte de l’Asie, et jardin de la Russie, son peuple est écartelé entre ces différentes influences. La société bulgare est le reflet de cette multiculturalité, les mosquées sont voisines des églises. Ajoutez-y le caractère d’un peuple millénaire, vous obtenez une identité unique. C’est un voyage qui ne laisse pas indifférent.