La Bulgarie, la capitale Sofia (partie 2)

La Bulgarie, la capitale Sofia (partie 2)

6 mars 2023 0 Par Gilles Fontaine

Sofia est devenue la capitale de l’état bulgare depuis 1878 à l’issue de la guerre russo-turque. C’est une capitale jeune et cela se ressent. Les bâtiments historiques antérieurs à cette période sont plus petits. Les constructions postérieures à cette date refléteront le changement de statut de la ville. Ils seront plus vastes.



Pour une capitale, Sofia est une petite ville. Deux jours complets suffisent pour faire le tour de ses principaux bâtiments. Comptez un ou deux jours en plus si vous voulez visiter l’un ou l’autre musée ou faire une excursion jusqu’au monastère de Rila.

Généralement, on s’imagine les capitales avec de nombreux buildings modernes. Sofia fait exception à la règle. Les édifices sont à taille humaine et la ville est très verte. Les avenues sont bordées d’arbres et les parcs sont nombreux. Les vestiges de la période communiste sont encore bien présents. De-ci et de-là, si vous ouvrez les yeux, vous en croiserez quelques témoignages.

Lors de son accession au titre de capitale, le centre-ville a changé, de larges avenues ont été percées et la ville s’est modernisée. Malheureusement, la vue actuelle ne reflète pas sa beauté de jadis. Dans beaucoup de quartiers, les bâtiments, les trottoirs manquent d’entretien. On peut mesurer le marasme économique et la corruption généralisée dans lesquels le pays est plongé en dépit des aides européennes.

Nous n’avions jamais vu ça auparavant, la statuaire de rue est présente plus que partout ailleurs. Il y en a à chaque coin de rue. Elles représentent des hommes illustres, des religieux, des animaux (surtout des lions) ou des vestiges communistes.

Le lion symbolise la force de l’empire bulgare. Il est présent partout, sur les ponts, au pied des églises ou simplement sur les drapeaux.

On remarquera par la suite que Sofia n’est pas une exception dans le pays. Toutes les villes que nous avons visitées en sont remplies, des statues à chaque coin de rue ou ornant chaque fontaine publique. Ces dernières sont d’ailleurs très populaires. Le public est nombreux pour venir remplir leurs bouteilles vides.

Par cette manifestation de cet art de propagande ou de commémoration, on peut mesurer la ferveur des Bulgares pour leur culture. C’est un peuple ancien et fier qui est passé au travers de nombreuses turbulences historiques telles que l’occupation ottomane ou la période soviétique.

Le quartier historique s’ouvre sur le pont aux lions et en enfilade vous pourrez admirer la grande mosquée de Sofia. Au regard des mosquées des pays musulmans comme l’Égypte ou la Turquie, elle passerait pour un édifice de village. C’est pourtant la plus ancienne d’Europe. Elle date de la fin du XVIème siècle. Ses proportions sont harmonieuses. Elle fait partie d’une trilogie avec la cathédrale et la synagogue démontrant que des religions différentes peuvent vivre ensemble sans conflit.

Ne négligez pas de faire un petit tour dans le parc attenant. Il est très agréable et nous avons pu profiter d’une très belle vue sur l’édifice à l’ombre des arbres. Le bruit de la fontaine vient agréablement ponctuer cette petite pause.

De l’autre côté du parc, à un jet de pierre, vous trouverez les anciens bains de Sofia. Ils abritent aujourd’hui le musée d’histoire régional de la ville. Les couleurs vives apportent une touche de gaîté. Au pied de la mosquée, on peut observer quelques ruines romaines mises au jour.

On rentre dans le quartier des ministères par un impressionnant champ de ruines romaines. Elles sont mises en valeur de manière très agréable.

En remontant vers le parlement, vous traverserez une place bordée par les ministères gardés par une statue monumentale de Sainte-Sophie. Elle est érigée sur l’ancien emplacement de la statue de Lénine et semble garder de sa bienveillance le quartier des ministères. Le parlement ouvre le quartier officiel. Les rues changent de couleur. Les pavés sont jaunes. Il existe d’ailleurs toute une série d’expressions telles « qu’être né sur les pavés jaunes » que l’on pourrait traduire par « être né avec une cuillère d’argent dans la bouche ». Le quartier contraste fortement avec le reste de la ville, les avenues sont larges et les parcs plus étendus et mieux entretenus.

À l’autre bout du quartier, niché dans un parc, nous trouvons un témoignage du passé communiste du pays. Le monument aux armées soviétiques. C’est un mémorial qui vient faire la propagande du grand frère russe. Par son histoire, le pays a développé des relations étroites tant avec le Tsar qu’avec la Russie actuelle. De nombreux touristes russes viennent encore profiter des rivages de la Mer noire. C’est une large esplanade dominée par une sculpture monumentale de style un peu martial représentant un soldat soutenu par un ouvrier et une femme symbolisant la famille.

Avant de quitter Sofia pour le monastère de Rila, nous visitons deux monuments, l’un majestueux et l’autre à taille humaine. La cathédrale orthodoxe Saint-Alexandre-Nevski est une imposante bâtisse surmontée de nombreuses coupoles dorées. En repartant, la visite de l’église russe de Sofia s’impose. Elle a des airs de petit Kremlin avec ses bulbes typiques.

Comme à notre habitude, nous visitons le Jardin botanique. Celui-ci appartient à l’université. C’est le plus petit que nous avons visité. Cependant, c’est un lieu prisé des habitants. Nombreux viennent flâner ou se reposer sous le doux soleil de septembre ou bien encore prendre les photos de leur mariage. Sa position est privilégiée pour regarder les dômes de la cathédrale sous un œil nouveau.