La région de Iasi et quelques jours sur la Riviera roumaine à Constenta (partie 5)
Nous quittons les rives du Danube et de son delta pour poursuivre vers le nord du pays. Nous voici dans la partie moldave de la Roumanie. L’identité change un peu. Ici, la figure de la région est le taureau moldave. La région est parsemée de douces collines, de petites exploitations agricoles. On y croise encore des charrettes tirées par des chevaux et des meules de foin dans les prairies. Le tourisme se concentre principalement sur les édifices religieux. Les monastères, couvents et églises y sont particulièrement nombreux et remarquables. La région en est littéralement couverte. Deux nous ont surtout marqués. La première, à Iasi, l’intégralité des murs de l’église sont sculptées. C’est un immense bas-relief, une dentelle de pierre sculptée. L’intérieur vaut également le détour. Comme toutes les églises orthodoxes, elles se caractérisent par de riches peintures murales avec de larges dorures. L’espace intérieur est ouvert et le plus souvent surmonté d’une coupole. C’est une impression de majesté écrasante et d’humilité qui nous envahit dès le passage du porche.
La seconde est l’église du monastère de Voronet. Elle est également surnommée la chapelle Sixtine de Roumanie. Elle n’usurpe pas son titre ! Tout d’abord, elle est préservée de la circulation. Son accès est piétonnier. Il faut laisser la voiture et marcher quelques centaines de mètres. Après avoir payé un petit droit d’entrée, on passe le mur d’enceinte et l’église se révèle. Préservée du temps, au milieu des sapins, elle est peinte de scènes bibliques du bas en haut à l’intérieur comme à l’extérieur. On y trouve le jugement dernier, l’arche de Noé, la vie du Christ. Les fresques datent du XVe et XVIe siècle. La teinte de bleu est tellement unique qu’elle est nommée « bleu Voronet ». Si vous êtes dans la région, c’est une visite à intégrer dans votre voyage.
Enfin, nous passons les derniers jours de nos vacances dans la station balnéaire de Constanta. La ville est située à 2 h 30 de train de la capitale. C’est ici que les Roumains passent leur week-end quand l’air devient brûlant dans la capitale.
Ici, tout est fait pour accueillir le touriste. D’abord, l’environnement est propice, les hôtels et infrastructures sont concentrés sur un long cordon de sable de 30 kilomètres. On y trouve tout, magasins, restaurants, promenade, boîtes de nuit en plein air, paillotes avec des chaises longues et parasols. Enfin, la mer Noire d’un bleu profond bercée par le bruit des vagues et parcourue par un petit vent fin.
Comme c’est le cas pour toutes les stations balnéaires, il faut sortir de l’hôtel, de la plage et de sa torpeur pour visiter la ville. Elle est située à quelques kilomètres. Le contraste est frappant entre les activités balnéaires avec d’un côté les touristes, les restaurants ou les night-clubs, et la ville avec ses travailleurs, sa circulation, ses immeubles d’époque communiste. Cependant, la vieille ville mérite une petite visite. Au temps de la royauté roumaine, elle a été une résidence royale. La promenade sur la corniche est très agréable avec ses hauts arbres et parcs qui apportent de l’ombre jusqu’au Casino. On peut très bien imaginer la haute société déambuler sur ce boulevard ombragé durant la belle saison l’après-midi et le soir aller jouer des fortunes sur un tapis vert.
On ne peut que vous conseiller de faire un détour par la mosquée. Elle est quasiment voisine de la cathédrale. Ce mélange vient nous rappeler que la ville est un carrefour culturel et que le pays a été sous domination ottomane. Au-delà de l’histoire militaire, cela démontre aussi que les religions peuvent cohabiter en paix.
Voilà qui clôture ce cycle d’articles sur la Roumanie. Encore une fois, l’accueil roumain est chaleureux. C’est un pays où l’on se sent bien. Pour cette seconde visite, nous sommes sortis de la capitale et des Carpates pour découvrir une autre Roumanie, aux confins de l’Europe, le long du beau Danube.